France / Lieu d'intêret

Calanque d’Anthéor


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Itinéraire


Ce lieu paisible fut pourtant un quartier de Saint-Raphaël qui connut des faits de guerre importants : En 1943-1944, son viaduc fut la cible de 12 bombardements et le 15 août 1944, sa plage fut partie prenante dans le Débarquement de Provence.

Le viaduc d’Anthéor fut considéré dès 1943 par les Alliés comme un objectif stratégique pour couper la seule voie de communication ferroviaire entre le sud de la France et l’Italie du nord. Il y transitait jusqu’à 15 000 tonnes par jour pour alimenter les armées nazies.

L’objectif se révéla très difficile à atteindre : dès septembre 1943 la Royal Air Force Britannique envoie les « Dambusters », célèbre escadron qui s’était illustré par ses bombardements de précision des barrages de la Ruhr ; un second bombardement par l’aviation américaine a lieu quelques jours plus tard ; puis les bombardements alliés s’enchaînent sans discontinuer jusqu’en juin 1944. Mais ils ne provoquent que des dégâts mineurs vite réparés, car les occupants ont installé dans les environs de nombreuses batteries de canons anti-aériens (flak), gênant la frappe aérienne d’une cible aussi étroite.

Il faut attendre le 15 août 1944 et la préparation du Débarquement de Provence pour que 3 vagues de bombardiers américains et le destroyer USS Brooklyn détruisent deux piliers, rendant le viaduc impraticable.

Il est difficile d’imaginer que cette crique fut aussi une plage de débarquement. Car cette plage avait un rôle stratégique, devant bloquer tout renfort venant des Alpes-Maritimes. Y déferlèrent les 860 hommes du 1er Bataillon / 141ème Régiment / 36ème Division d’Infanterie des États-Unis (du Texas).

Les deux premières vagues d’assaut mettent pied à terre assez facilement. Puis les forces d’occupation russo-polonaises (OST 661) se reprennent et font feu sur les assaillants : mitrailleuses et canons se déchaînent. Deux barges sont coulées, heureusement après avoir débarqué leurs soldats. Une autre ne peut repartir de la plage. Le bateau de commandement, touché, est obligé de regagner le large. À 10h la plage est déclarée conquise.

Le bataillon fait ensuite mouvement vers Agay avant de revenir, plus lourdement armé, pour progresser jusqu’à Théoule-sur-Mer, atteint seulement le 16 août, en raison de l’âpreté de la résistance des troupes d’occupation. 1 200 occupants sont faits prisonniers.

Une plaque apposée sur le viaduc rappelle ce fait d’armes.

2 aviateurs, 2 marins et 5 fantassins perdirent ici la vie.

2751 boulevard Eugène Brieux, 87350 Saint-Raphaël