Région des trois frontières

Au niveau de ce que l'on appelle le Dreiländerpunkt (triangle frontalier), les frontières de l'Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas se rejoignent. En raison de la proximité de ces frontières, la région d'Aix-la-Chapelle a toujours été caractérisée par une activité de contrebande intense, qui, avant la Seconde Guerre mondiale, se concentrait sur les biens matériels. Cette situation a radicalement changé avec la montée du nazisme. Jusqu'au milieu des années 1930, la ville frontalière d'Aix-la-Chapelle servait principalement de base pour les groupes de résistance politique opérant à l'étranger. Après la radicalisation croissante de la politique allemande jusqu'en 1938, lorsque le plus grand groupe de réfugiés juifs a quitté l'Allemagne après la Nuit de Crystal, de nombreuses personnes ont continué à quitter le pays, d'abord légalement mais ensuite, rapidement dans la clandestinité.

Même après l'occupation des deux pays voisins en 1940, les personnes persécutées ont tenté de se rendre dans la partie relativement proche et non occupée de la France, souvent en passant par la Belgique. Le succès des tentatives d'évasion dans toutes les directions, non seulement des principaux groupes persécutés mais aussi des évadés des camps de prisonniers allemands, était largement déterminé par les attitudes politiques et personnelles des personnes travaillant à la frontière et vivant dans les zones frontalières.

Après la fin de la guerre, la réintroduction des anciennes frontières n'était qu'une simple formalité. Néanmoins, les Pays-Bas et la Belgique ont tous deux mené des politiques frontalières strictes, que l'on peut illustrer par l'exemple de la Belgique. À partir de 1945, personne n'était autorisé à franchir la frontière sans un passeport approprié, contrôlé par un régime frontalier. L'inconvénient de cette réglementation stricte est qu'elle favorise la contrebande de marchandises de toutes sortes. En outre, en 1946, les conséquences sociales et économiques de la guerre ont amené le gouvernement belge à demander que les territoires allemands situés à la frontière belge soient incorporés à la Belgique.

Les Alliés ont accédé à ces demandes, mais le 28 août 1958, les territoires ont été restitués aux anciennes juridictions par le traité de Bruxelles, qui a également mis fin au régime frontalier.