​​Le Blockhaus d’Eperlecques​

​​Il a été conçu pour accueillir plus de 100 missiles V2 à la fois et en lancer 36 par jour. Ouvert au public depuis 1973, le site sera classé Monument Historique en 1985. La visite se déroule au cœur de la forêt, jalonné de documentaires sonores et d’une collection de matériels authentiques (véhicules, rampe de lancement v1 etc.). Le site aborde différentes thématiques de la Seconde Guerre Mondiale et concerne en grande partie l’histoire des armes secrètes et de la visite de l’installation particulière de ce blockhaus.​​

Le choix de l’implantation du site par les ingénieurs de Peenemünde est stratégique. Situé à 177kilomètres de Londres, le site avait l’avantage de se trouver à proximité d’une voie ferrée et d’être abriter par une crête haute de 90m.

Les travaux de construction ont débuté en mars 1943, sous la responsabilité de l’Organisation Todt qui emploie de jeunes français requis du STO (Service du Travail Obligatoire) ainsi que des travailleurs forcés. Le site, aux murs épais de 7mètres se décompose en trois parties, dont la partie sud, haute de 28mètres et large de 90mètres devait abriter une usine de production d’oxygène liquide et les chambres de préparation afin de pouvoir acheminer les fusées prêtes au tir. La partie centrale pouvait stocker jusqu’à 108 missiles. Les V2, fabriquées dans le camp de concentration de Dora Mittelbau, devaient être acheminées par train jusqu’au blockhaus.

Très vite repéré par les Alliés grâce à la Résistance, le site sera bombardé une première fois le 27 Aout 1943 par 185 forteresses volantes de l’USAAF (United States Army Air Forces), qui endommagent une partie du site. Les ingénieurs, conscients de la vulnérabilité du site, vont décider d’utiliser la méthode dite de la « tortue » : fabriquer une carapace de béton de 5mètres d’épaisseur. C’est grâce à cette technique que le blockhaus actuel fut construit.

Le site fut bombardé de nombreuses fois entre aout 1943 et aout 1944, si bien que les plans initiaux furent modifiés.​

Ainsi le site est transformé en usine de production d’oxygène liquide, afin d’alimenter une autre construction spéciale à Wizernes (La Coupole) conçue pour remplacer le complexe d’Eperlecques.

Une bombe Tallboy tomba directement sur la façade nord du bâtiment et on peut encore voir la trace de l’impact à l’intérieur. L’ordre d’abandonner le site fut émis le 3 juillet 1944, et il est pris le 4 septembre par les Alliés.

Il sera ciblé une dernière fois par les Alliés en février 1945 pour tester la nouvelle bombe à charge pénétrante Disney, qui restera coincée dans le toit jusqu’en janvier 2009.