Belgique / Lieu d'intêret

Hôtel de ville d'Eupen


Favoris

Partager

Itinéraire


Ce bâtiment et l'église adjacente sont les vestiges d'un monastère franciscain de 1665 à 1795. Le bâtiment principal est devenu la propriété de l'administration municipale d'Eupen en 1808 et a servi d'hôtel de ville jusqu'en 2021.

Au XXe siècle, l'hôtel de ville devient un lieu devant lequel sont célébrées trois "libérations", mais dans des perspectives différentes. En 1920, alors que le territoire fait partie de la Belgique, le nouveau gouverneur accueille les "frères perdus en 1815".

Vingt ans plus tard, avec l'arrivée des troupes allemandes le 10 mai 1940, les dirigeants locaux du Heimattreue Front (un parti régional étroitement lié au NSDAP) investissent le bâtiment et y hissent un drapeau à croix gammée. Bientôt, une grande banderole portant l'inscription "Führer wir danken Dir" (Führer, nous vous remercions) ornera le balcon, célébrant ainsi l'annexion par l'Allemagne nazie.

Les filles du Bund Deutscher Mädel (Ligue des filles allemandes) local se tenaient sur les marches de l'entrée, saluant les soldats de la Wehrmacht et chantant des chansons nazies. Dans un esprit de vengeance, les nazis locaux ont poursuivi les "pro-belges" qui n'avaient pas fui à temps. Le commissaire de police Friedrich "Fritz" Hennes est plaqué au sol devant l'hôtel de ville et craché par les filles du BDM. Lui et d'autres ont ensuite été placés en "détention préventive" à l'hôtel de ville. Après plusieurs arrestations par la Gestapo, Hennes a été déporté au camp de concentration de Sachsenhausen, où il est mort en 1941. Plus d'un millier de fonctionnaires et de pro-Belges s'enfuient à l'intérieur des terres. Certains d'entre eux deviennent actifs au sein des réseaux de la Résistance.

À la mi-septembre 1944, après la libération de l'Allemagne nazie, les pro-Belges survivants peuvent rentrer chez eux. D'autres quittent la Belgique orientale en direction de l'Allemagne, par crainte de représailles. Sur le balcon de l'hôtel de ville, la bannière s'écrit désormais : "Dank den Alliierten unsern Befreiern/Es lebe Belgien/Es lebe der König/Es lebe der Regent" (Gratitude aux Alliés, nos libérateurs, Vive la Belgique, Vive le Roi, Vive le Régent). En 1945, le bâtiment sera décoré de drapeaux et d'armoiries belges.

La vengeance s'abat désormais sur les anciens activistes nazis et sur une partie de la population favorable à l'Allemagne. Dans un discours prononcé devant l'hôtel de ville le 31 mars 1945, le bourgmestre Hugo Zimmermann souligne les sentiments belges de la population et appelle à la dénonciation de ceux qui ont été actifs d'une autre manière pendant la guerre. Dans le cadre de l'épuration politique, de nombreuses personnes sont condamnées pour "collaboration" et perdent leurs droits civils et politiques et, dans certains cas, la nationalité belge.

​​Rathausplatz, 14​, 4700, Eupen

​​info@eupen-info.be​ / ​​+32 87 55 34 50​ / ​​https://www.facebook.com/eupenlives​